Le bruit au travail

Les conditions de travail sont une préoccupation pour les services de santé des entreprises. Pendant plusieurs décennies les processus ont été standardisés, souvent au détriment de la qualité de vie au travail de l’Homme.

L’environnement des salariés est tout aussi important que leurs activités premières, car il influence directement leur bien-être, et donc leur efficacité. Selon l’INRS (l’Institut National de Recherche et de Sécurité), en France, plus d’un salarié sur cinq est exposé à des nuisances sonores potentiellement dangereuses pour sa santé.

Il est important de prendre en considération l’ambiance sonore de l’environnement de travail. Elle peut provoquer des gênes dans le quotidien des travailleurs, entrainant ainsi une fatigue pouvant être accompagnée de maux de tête. A un certain niveau, les dégâts peuvent être irréversibles allant jusqu’à la surdité pour les expositions fréquentes et/ou prolongée. La surdité est reconnue comme maladie professionnelle, et est en 4ème position des maladies professionnelles (tableau numéro 42 du régime général de l’INRS).

Chaque Homme est unique…

Le son se propage sous la forme d’une onde qui va faire vibrer les molécules présentes dans l’air. Par exemple cette onde peut être générée par une différence de pression de l’air ou un choc entre deux objets.

Si l’onde qui est produite présente une fréquence (F) entre 20 et 20 000Hz, elle sera audible par l’homme. En dehors de ces valeurs, l’onde produit des infrasons (F<20 Hz) et des ultrasons (F>20 000 Hz) qui sont inaudibles par l’homme.

En outre la perception du bruit est subjective, car elle varie d’un individu à l’autre :

Les sons aigus et graves sont ressentis différemment.

Les intensités sont différentes selon le lieu où l’on se trouve, au travail, en voiture, à la maison, dans un concert…

Une même sonnerie pour la prise de poste et pour la débauche, évoquera un sentiment désagréable le matin, et un soulagement en fin de journée.

Hormis ces facteurs individuels, la sensation auditive s’explique de façon très simple par la structure de l’oreille. Elle est composée de trois parties :

  • « L’oreille externe capte les sons au niveau du pavillon, et les amène jusqu’au tympan par le conduit auditif.
  • L’oreille moyenne a un rôle de transmission, par l’intermédiaire de la chaîne des osselets, elle transporte les vibrations à l’oreille interne.
  • L’oreille interne renferme à la fois l’organe de l’équilibre, le labyrinthe, et la cochlée qui est l’organe de l’audition. Celle-ci abrite les cellules auditives qui transforment le son en influx nerveux, transmis au cerveau par le nerf auditif. Ce sont ces mêmes cellules auditives qui sont progressivement détruites, lors d’une exposition prolongée ou répétitive au bruit. » (Source )

D’après le compositeur Nicolas Frize, « le bruit est un phénomène acoustique produisant une sensation auditive considérée comme désagréable ou gênante. »

 

Il existe différentes sortes de décibel, car à la différence d’un sonomètre l’oreille humaine ne perçoit pas les fréquences de la même manière.

Le décibel pondéré A, sigle dB(A) correspond à la sensibilité de l’oreille humaine, alors que le décibel pondéré C lui correspond à la mesure standard pour lire le niveau de crête. Selon le niveau sonore, l’homme doit adapter sa manière de communiquer.

… et mérite d’être préservé

L’INRS considère que l’ouïe est en danger à partir de 80dB(A) pour une journée de travail (soit 8 heures), la notion de dB(A) prend du sens ici, car le seuil en dB(C) est supérieur. Plus le bruit est intense plus la durée d’exposition doit être réduite.

Par ailleurs, il faudra prendre en compte la notion de propagation du bruit. Dans un espace ouvert dépourvu d’obstacle, le niveau de bruit décroît avec l’éloignement. Dans des locaux contrairement à l’extérieur, les parois du local réfléchissent les vibrations ce qui augmente le bruit. Par conséquent l’employeur doit prendre les précautions nécessaires lors de l’aménagement des espaces pour préserver la santé de ses salariés .

L’exposition récurrente au bruit, même sous les seuils d’action de la législation, peut créer une fatigue auditive qui se manifeste par des sifflements d’oreilles ou des bourdonnements, ainsi qu’une baisse de l’acuité auditive. Elle est néanmoins passagère s’il n’y a pas de nouvelle exposition au bruit.

Toutefois l’exposition prolongée à des bruits intenses détruit les cellules auditives et provoque une surdité irréversible. Il existe 3 stades de surdité :

  • Surdité légère : l’individu ne se rend pas compte de sa perte auditive, car les fréquences de la parole ne sont pas touchées ;
  • Surdité moyenne : les fréquences aiguës de la parole sont touchées, l’individu ne comprend plus distinctement ce qui se dit ;
  • Surdité profonde et irréversible : l’individu n’entend plus, ou peu.

Selon l’INRS le bruit au travail a également d’autres effets sur l’organisme :

  • Il favorise les troubles cardiovasculaires ;
  • Il augmente les troubles du sommeil ;
  • Il a un rôle sur l’état émotionnel et psychologique : stress, insatisfaction, anxiété, agressivité etc.
  • Il diminue les performances cognitives.

Pour permettre une attention soutenue, il est recommandé de travailler dans une ambiance sonore entre 45 à 55 dB(A).

Offrez leurs les moyens qu’ils méritent

Il existe différentes actions de prévention collective pour préserver l’ensemble des salariés, allant de l’organisation du travail jusqu’à l’aménagement de l’espace de travail par l’isolation phonique. Il est également du ressort des entreprises de fournir des équipements de protection individuelle comme des casques anti-bruit, ou des bouchons d’oreilles, avec la validation des salariés sur le matériel selon le code du travail si les seuils sont dépassés.

Pour que ces protections soient efficaces elles doivent être portées 90 % du temps d’exposition au bruit.