09 Avr
L’ergonomie participative
A travers cet article nous allons vous expliquer en quoi l’ergonomie participative est un levier important dans le cadre de la prévention des TMS. Cette notion est apparue suite à l’évolution générale de participation dans le milieu professionnel mais aussi, du fait, d’un nombre trop restreint d’ergonomes et bien évidemment des différences de culture entre entreprises.
En quoi consiste l’ergonomie participative ?
Elle consiste à rassembler dans un même groupe de réflexion des travailleurs et des concepteurs d’espaces de travail. En effet, l’objectif n’est pas uniquement de résoudre des problèmes mais de permettre au concepteur d’avoir une compréhension plus adéquate de l’activité des travailleurs, et d’intégrer dans les méthodes de conception un questionnement concernant l’activité des travailleurs et l’identification des risques.
Les objectifs de l’ergonomie participative ?
Le premier objectif est de « découvrir les représentations que chacun des acteurs concernés a des situations de travail et des questions à traiter » (Dugué et al., 2010). Le rôle de l’ergonome est d’analyser l’activité et d’intégrer de facto un certain niveau de participation des opérateurs. Le but étant de percevoir la participation comme ayant une visée exhaustive. L’intérêt n’est donc pas porté seulement sur les opérateurs, mais bien à l’ensemble des acteurs concernés par le changement.
Le second objectif est « d’avoir une connaissance plus précise possible du travail réel »(Dugué et al., 2010), de la façon dont les personnes sont sollicitées dans leur activité professionnelle, et des coûts que cela représente pour elles. Il est donc nécessaire d’appréhender les acteurs dans leur environnement de travail.
Le troisième objectif est de « donner aux personnes la possibilité d’agir sur leurs propres situations de travail, avec le double souci de préservation de la santé et d’efficacité économique »(Dugué et al., 2010). Il faut comprendre que si l’on est acteur de sa propre santé, cela va encourager la prévention des TMS. La participation permet en plus un gain de temps en termes d’apprentissages, puisque les « créateurs » sont aussi les futurs utilisateurs.
Le quatrième objectif est de « continuer à faire vivre l’apport des ergonomes après la fin de l’intervention ». Cette transmission de connaissances permet de ne plus réduire l’ergonomie au simple « gestes et postures » ou « position de l’écran et hauteur de la chaise ». La prise en compte de la situation et la participation de tous les acteurs concernés impliquent constamment une réflexion sur l’organisation du travail et sur la communication en entreprise. Pour aller plus loin, la communication au sein de l’entreprise est potentiellement améliorée par le simple fait que la participation induise de nombreux échanges et consultations entre des acteurs et services qui ne se côtoient habituellement pas ou peu.
En conclusion, la démarche participative permet de conserver l’approche située en incluant les acteurs et les communications à l’analyse du travail.