14 Mai
Histoire de l’ergonomie
Pour introduire l’histoire de l’ergonomie, il est important de comprendre le sens du terme. En effet, le terme d’ergonomie est dérivé du grec « ergon » (travail) et « nomos » (règles) qui ont été assemblés pour devenir « l’ergonomie », ou la science du travail.
Une révolution pour l’époque :
Cette notion voit le jour à la suite de la Seconde Guerre Mondiale puisqu’en 1949, Murrel (ingénieur aéronautique et psychologue) met en évidence le fait que la charge mentale des pilotes d’avion a une influence sur leur santé. Il en conclut qu’il est donc important de modifier l’environnement de travail. Le concept d’adaptation du travail à l’homme se développe alors. Il est révolutionnaire à l’époque, puisqu’il s’oppose au taylorisme en centrant son intérêt sur la productivité et la rentabilité, sans se soucier de la santé des opérateurs.
Cependant, deux courants de l’ergonomie se distinguent. D’une part, l’ergonomie de Langue Française et d’autre part l’ergonomie anglo-saxonne. L’ergonomie anglo-saxonne est la première à voir le jour puisque Murrel fonde la Ergonomic Research Society en 1950, alors que la Société d’Ergonomie de la Langue Française ( SELF) voit le jour en 1963. Nous allons nous intéresser à l’histoire de l’ergonomie de Langue Française puisqu’elle descend de travaux de recherche du CNAM (Conservatoire National des Arts et Métiers) et notamment de ceux de Amar (1879-1936). Ce dernier (« s’intéressait ») aux modifications de l’environnement de travail pour réduire la pénibilité et ainsi préserver la santé des travailleurs. Les travaux d’Amar vont être repris par Soula (1888-1963) qui recrute alors des chercheurs venant de différents domaines pour construire l’ergonomie moderne. Scherrer, Leplat, Pacaud et Wisner sont les successeurs de Soula et continuent les recherches sur l’ergonomie des conditions de travail.
Les années 1980, naissance de l’ergonomie de service :
Dans les années 1980, l’ergonomie se divise en deux domaines d’application, d’une part l’ergonomie des situations de travail (branche déjà existante), et d’autre part l’ergonomie de conception et de service innovant. Cette dernière entre alors dans un processus d’innovation des concepteurs, qui veulent alors concevoir leurs produits ou leurs services pour les utilisateurs finaux et s’assurer de la cohérence de leurs projets avec les attentes des clients.
Par exemple en 1984, le Macintosh a été conçu après des observations de terrain et des tests d’interfaces (réalisés par Xerox) et qui ont permis l’apparition de nouvelles fonctions informatiques (comme le copier/coller). Ce dispositif informatique est alors reconnu pour sa facilité d’utilisation et permet de réfléchir à la notion « d’expérience des utilisateurs » lors de l’utilisation d’un produit ou d’un service.
C’est aujourd’hui une filière importante de l’ergonomie dans un contexte où les entreprises cherchent à innover pour se maintenir dans un marché et éviter d’être surclassées par des entreprises plus jeunes possédant des idées susceptibles de révolutionner les corps de métiers.