Comme vous le savez, les ergonomes s’intéressent à la prévention des risques, notamment ceux liés à l’apparition des TMS. Les TMS peuvent avoir différentes sources, et notamment les vibrations. Selon l’assurance maladie, les affections provoquées par les vibrations tendent à augmenter ses dernières années. Elles peuvent être transmises à l’ensemble du corps lors de la conduite d’engin ou aux membres supérieurs lors de l’utilisation de machine portative (perforateur par exemple). Les vibrations mécaniques font partie des facteurs de risques professionnels répertoriés par le code du travail dans l’article L4161-1, définissant les vibrations mécaniques selon l’article R.4441-1
25 Juin
Les vibrations transmises à l’homme
Que prévoit la réglementation ?
- Vibration transmise aux mains et aux bras, une vibration mécanique qui, lorsqu’elle est transmise aux mains et aux bras chez l’homme, entraîne des risques pour la santé et la sécurité des travailleurs, notamment des troubles vasculaires, des lésions ostéo-articulaires ou des troubles neurologiques ou musculaires ;
- Vibration transmise à l’ensemble du corps, une vibration mécanique qui, lorsqu’elle est transmise à l’ensemble du corps, entraîne des risques pour la santé et la sécurité des travailleurs, notamment des lombalgies et des micro-traumatismes de la colonne vertébrale.
Les vibrations touchent les mains et les bras
Les vibrations touchent l’ensemble du corps
Et il fixe notamment des seuils d’exposition journalière :
- Une valeur d’exposition déclenchant l’action, dite valeur d’action (0,5m/s²) pour l’ensemble du corps et (2.5m/s²) pour les mains et bras: si cette valeur est dépassée, l’entreprise doit mettre en place des mesures techniques et organisationnelles dans le but de réduire l’exposition au minimum.
- Une valeur limite d’exposition (1,15m/s²) pour l’ensemble du corps et (5m/s²) pour les mains et les bras qui ne peut pas être dépassée.
L’unité de calcul utilisée m/s² correspond à une fréquence, c’est-à-dire des oscillations mécaniques d’un objet près de son point d’équilibre. Les valeurs se calculent en m/s. Elles peuvent être régulière comme le mouvement d’un pendule, ou aléatoires, comme le mouvement d’un pneu sur un chemin en gravier.
La loi pénibilité de 2016 encadre les seuils et distingue les vibrations transmises aux membres supérieurs ou à l’ensemble du corps.
Les salariés confrontés aux vibrations sont essentiellement les salariés du secteur industriel (avec l’utilisation de chariot élévateur), le secteur du transport (utilisation de camion amortissant plus ou moins les chocs), et le secteur du BTP est également concerné tant au niveau de l’utilisation de matériel portatif, que par la conduite d’engin de chantier.
Les effets sur la santé des salariés
Le cadre légal autour des vibrations est stricte car les effets à long terme sont irréversibles.
Lorsqu’un salarié est exposé de façon excessive aux vibrations, il soumet son corps à divers désagréments sur le court terme tels que :
- Des troubles visuels: difficulté à suivre les mouvements, modification de la perception du relief, et / ou vision double.
- Des nausées
- Des troubles digestifs: ulcères et / ou gastrites
- Des troubles circulatoires: varices et / ou hémorroïdes.
- Des douleurs lombaires et / ou dorsales et / ou des membres supérieurs
Mais, aussi sur le long terme, les vibrations peuvent entraîner des risques pour la santé, tels que :
- Des douleurs lombaires et / ou dorsales et / ou des membres supérieurs
- Des hernies discales
- Des dégénérescences précoces de la colonne vertébrale.
De plus, les douleurs peuvent être décuplées avec certains facteurs aggravants :
- La station assise prolongée
- La station assise avec des postures contraignantes
- L’évolution sur un terrain irrégulier, ou avec une vitesse inadaptée
- Le manque d’entretien du matériel: Vétusté, manque d’entretien de l’engin
- La montée / descente de l’engin
- La manutention manuelle
A noter, les conséquences des vibrations sur les femmes enceintes demeurent mal connues, et il est conseillé de rester prudent sur leurs expositions aux vibrations.
La prévention au sein de l’entreprise
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Le risque vibratoire devra être répertorié dans votre Document Unique et vous devrez qualifier la dangerosité du risque comme faible, moyenne, ou élevée. Vous devez mener une évaluation des risques professionnels sur l’ensemble de vos activités et réaliser un plan d’action de prévention en conséquence.
Dès lors qu’un risque est répertorié, vous devez réduire la durée d’exposition, adapter le matériel à votre utilisation et veiller à l’utiliser dans des conditions optimales.
Concrètement votre plan d’action veillera à :
- L’entretien des sols, des pneumatiques & des suspensions : dans un entrepôt il sera facile d’entretenir ses locaux, en revanche sur le réseau routier ou sur un chantier il sera plus compliqué d’agir sur le sol. En outre, l’entretien des pneumatiques sera primordial.
- L’achat du matériel se voudra le moins vibrant possible.
- Le fauteuil devra diminuer la transmission des vibrations, et être en bon état.
- La formation: les transporteurs ou conducteurs d’engins devront être sensibilisés aux gestes et postures, à l’importance d’ajuster son siège, et sa vitesse selon la surface sur laquelle il évolue.
- Des solutions organisationnelles: varier les activités au cours de la journée, afin de limiter la durée d’exposition et donc de limiter les impacts sur la santé.
A propos des risques liés aux vibrations, l’INRS propose différents outils gratuits et téléchargeables :
Votre rôle est aussi de suivre les innovations en matière de matériel et de prévention des risques. Les innovations sur le petit et le gros matériel est continuel.
En petit matériel vous trouverez :
- Des marteaux, des masses qui réduisent de moitié les vibrations
- Des sièges pivotant à suspensions pneumatiques avec un amortissement ajustable
- Des chariots élévateurs avec un système qui compensera les sols inégaux
Pour conclure, la sensibilisation et la formation des équipes est une part importante de la prévention afin que les salariés aient conscience des risques et qu’ils soient acteurs de leur propre sécurité. La seconde partie, tout aussi importante, est celle du matériel, qui limitera l’exposition des équipes. L’investissement et l’entretien régulier du matériel est donc essentiel à la sécurité.
Nos ergonomes sont habilités IPRP (Intervenant en Prévention des Risques Professionnels). Ils accompagnent toutes les structures impliquant l’activité humaine. Pour se faire, ils réalisent une analyse globale des risques professionnels en situation réelle. Une fois la phase d’analyse achever, lors de la restitution finale des solutions de prévention vous serons proposées.
Concernant la prévention et les aides financières disponibles, nous pouvons vous accompagner. N’hésitez pas à nous contacter pour nous faire part de vos besoins ici