Les ambiances lumineuses au travail
L’ambiance lumineuse est un sujet de plus en plus présent dans les conditions de travail. Le numérique faisant partie intégrante de notre quotidien les sources lumineuses se multiplient dans des espaces de plus en plus restreint. Un récent sondage indique que les employés du secteur de l’informatique utilisent en moyenne 2,3 appareils au travail. 64 % utilisent deux appareils ou plus, et 52 % en utilisent trois ou plus.
D’après Salibello 65 % des travailleurs sur écran présentent une fatigue oculaire et 45 % ont en plus des maux de tête. Comment réduire les risques pour vos collaborateurs et leur offrir une atmosphère de travail plus adaptée ?
Qu’entend-t-on par ambiances lumineuses ?
Tout d’abord les ambiances lumineuses touchent l’intégralité des travailleurs. Dans notre espace de travail nous avons tous une source de lumière qu’elle soit naturelle ou artificielle, elle est extrêmement importante et doit donc être optimale. Elle permet la bonne visualisation des formes et couleurs observées ainsi que la lecture des données. Mais surtout, elle nous permet d’évoluer dans un espace en toute sécurité.
Néanmoins, le rapport à l’éclairement est personnel et est susceptible de varier selon la couleur de l’iris, la période de la journée, et le temps d’exposition. C’est pourquoi la norme NF EN 12464-1 détermine les éléments essentiels à l’éclairage des lieux de travail en vision photopique (c’est-à-dire la vision de l’œil dans un environnement bien éclairé).
Ce que prévoit la loi ?
Selon le type d’activité l’éclairage sera variable pour être adapté à la tâche. Le code du travail fixe des repères qui sont à respecter pour avoir une vision confortable.
- L’article R-232-7-1: « L’éclairage doit être conçu et réalisé de manière à éviter la fatigue visuelle, ainsi que les affections de la vue qui en résultent, et permettre de déceler les risques perceptibles par la vue. »
- L’article R.4223-2 : « L’éclairage est assuré de manière à :
- 1° Éviter la fatigue visuelle et les affections de la vue qui en résultent ;
- 2° Permettre de déceler les risques perceptibles par la vue. »
- L’article R.4223-3: « Les locaux de travail disposent autant que possible d’une lumière naturelle suffisante. »
- L’article R.4223-5 : « Dans les zones de travail, le niveau d’éclairement* est adapté à la nature et à la précision des travaux à exécuter. »
*L’éclairement est le rapport du flux lumineux reçu (exprimé en lumen) à l’aire de la surface considérée (exprimée en m²).
De plus des valeurs d’éclairement minimales sont prévus dans l’article R.4223-4 du code du travail :
Quelles sont les conséquences d’une mauvaise ambiance lumineuse ?
Lorsque l’on parle de mauvaise ambiance lumineuse, des désagréments font rapidement leurs apparitions et peuvent perdurer et/ou s’intensifier.
Ils peuvent se manifester avec différentes affections :
- Une fatigue oculaire apparait lorsque l’on se protège d’un éblouissement ou qu’on ne distingue pas correctement des détails. Elle se manifeste par des picotements, ou des maux de tête.
- Une fatigue intellectuelle en découle, car cela demande un effort de compréhension supplémentaire augmentant ainsi le risque d’erreur : mauvaise compréhension, manque de précision provoquant un manque de concentration.
- Des troubles de la vision peuvent ensuite survenir, comme une diminution du champ de vision, ainsi qu’une baisse de la vision, du relief et des couleurs, allant jusqu’à une dégradation de la vision à long terme.
- Des situations dangereuses apparaissent en cas d’intensité lumineuse trop faible menant parfois jusqu’à des accidents du travail.
Qui peut mesurer l’éclairement ?
Les mesures d’éclairement sont réalisées à l’aide d’un luxmètre (exprimée en lux). Elles peuvent être réalisées uniquement par des professionnels tels qu’un organisme agrée, un médecin du travail ou un ergonome. L’appareil devra être étalonné afin de respecter les conditions définit par l’arrêté du 23 octobre 1984, et ainsi obtenir une valeur réglementaire.
Les actions de prévention ?
En outre il existe de nombreuses mesures de prévention :
- Réduire la durée d’exposition en favorisant l’alternance des tâches et prévoir des temps de pause.
- Préparer sa démarche de conception d’espace le plus en amont possible afin de favoriser la lumière naturelle.
- Adapter les solutions aux locaux, aux contraintes visuelles des postes, et éviter les contrastes trop importants et les sources d’éblouissement.
- Assurer un entretien régulier des luminaires car l’empoussièrement et le vieillissement altèrent la qualité de l’éclairage.
- Prévoir la régulation des sources de lumière : stores, filtres sur les vitres, éclairage artificiel modulable.
- Privilégier les écrans anti-reflets, proposer des filtres anti-lumière bleu.
Les seuils prévus par le code du travail restent une moyenne et devront être adaptés en fonction de l’activité de la structure et de l’utilisateur. La sensibilité à la lumière étant variable d’un individu à l’autre, dans la mesure du possible les solutions doivent être adaptées et adaptables selon les besoins (qui peuvent évoluer). Certaines personnes supporteront moins la luminosité l’hiver que l’été, des traitements médicamenteux peuvent aussi altérer la tolérance d’un individu à la luminosité. La question des sources lumineuses est au cœur des préoccupations car elles sont responsables notamment de la perturbation du sommeil. Des études de poste individuelles sont conseillées lorsqu’un collaborateur exprime une gêne due à l’ambiance lumineuse.
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