Bien dormir, mal dormir : cela semble parfois anecdotique et on pourrait croire que cela relève du domaine privé. Pourtant, la qualité du sommeil impacte directement la productivité au travail, quelle que soit sa nature. Les entreprises l’ont bien compris, et certaines proposent d’ailleurs une solution innovante : le bar à sieste.
Des études récentes ont prouvé que le manque de sommeil agit sur le cortex préfrontal, la zone du cerveau qui régule l’humeur. Cette zone est aussi responsable de la créativité et de la capacité d’un individu à prendre des décisions.
En d’autres termes, un manque de sommeil ou un sommeil de mauvaise qualité influe considérablement sur la maitrise de soi. Irritabilité et émotivité sont susceptibles d’entacher rapidement les relations entre collaborateurs. Les travailleurs en proie à un déficit de sommeil sont par ailleurs enclins à s’enfermer dans la routine et à manquer d’esprit d’initiative. À l’inverse, les collaborateurs bénéficiant de bonnes nuits de sommeil se montreront plus efficaces et plus innovants.
Une nuit de sommeil se compose d’une succession de cycles, au cours de laquelle le dormeur traverse trois phases :
La phase de sommeil lent profond est celle au cours de laquelle l’organisme récupère des efforts physiques effectués au cours de la journée, puisque les muscles sont au repos. Cette phase est plus longue et plus profitable pour les dormeurs qui se couchent tôt, et qui bénéficient d’une nuit de sommeil suffisamment longue.
La durée optimale d’une nuit de sommeil est en moyenne de 8 heures. Cette durée varie d’un individu à l’autre. Mais la durée de sommeil ne fait pas tout : il s’agit avant tout de profiter d’un sommeil de qualité. Pour cela, il est indispensable de respecter le rythme biologique.
Le rythme circadien dure environ 24 heures, et il est constitué d’une phase d’éveil et d’une phase de sommeil. Il correspond à l’alternance jour et nuit. Les études de chronobiologie tendent à prouver qu’un dormeur récupère mieux lorsqu’il se couche à heures régulières, le soir. Les horaires décalés nuisent ainsi considérablement à la qualité du sommeil des travailleurs.
Des collaborateurs souffrant de troubles du sommeil ou ne dormant pas suffisamment ne sont pas seulement moins productifs. À moyen terme, leur santé est affectée, et l’on estime que cela entraine en moyenne 8 jours d’absences par an. En outre, leur vigilance et leur concentration chutent, ce qui accroit le risque d’accident du travail.
À l’origine des troubles du sommeil, on trouve le plus souvent le « mal du siècle » : le stress. La Qualité de Vie au Travail constitue ainsi un élément primordial. Certaines entreprises expérimentent par ailleurs la sieste au travail en mettant une salle de repos ou un bar à sieste à disposition de leurs collaborateurs. Les études prouvent en effet qu’une sieste de 20 minutes se compose majoritairement de sommeil lent, très réparateur pour le corps comme pour l’esprit.
Afin de traiter le problème à la source, de plus en plus d’entreprises s’emploient à sensibiliser leurs collaborateurs à l’importance du sommeil, par le biais d’ateliers abordant tous les aspects : le rythme circadien et les cycles du sommeil, l’importance d’une bonne literie, les bonnes pratiques en matière d’hygiène de vie, mais aussi les différents troubles du sommeil et la façon de les identifier.
Ce type d’intervention peut se dérouler en présentiel ou à distance. Elle se révèle tout particulièrement pertinente à l’heure où la crise sanitaire précipite le passage au télétravail. Plus que jamais, il est important de rappeler aux collaborateurs l’importance de conserver des journées structurées et des horaires en phase avec le rythme circadien pour bénéficier d’un sommeil réparateur.
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