Après notre article sur « Travailler dans le froid », posté il y a quelques mois maintenant (février 2016), nous avons décidé – au vu des températures montantes ces derniers jours – de vous rédiger un second article sur les conséquences de « Travailler dans le chaud ». Mais avant de rentrer dans le vif du sujet, nous tenions à rappeler un point important du fonctionnement de l’organisme : l’homéothermie.
Cette zone thermique dans laquelle le corps garantit un fonctionnement optimal de ses performances et de ses principales fonctions, signifie que l’organisme va tout faire pour maintenir une température interne idéale malgré les fluctuations thermiques externes dues à l’environnement ou à l’activité physique. Cette préservation n’est pas sans risques. Cela entraine un ensemble de réactions physiologiques qui ont pour but (dans un climat chaud) de lutter contre le réchauffement élevé du corps.
Alors, qu’est-ce que la chaleur ? Techniquement, il n’existe aucune définition réglementaire concernant la chaleur. Toutefois, l’INRS indique qu’au-delà de 30°C pour une personne sédentaire et de 28°C pour une personne effectuant une activité physique, la chaleur peut constituer un risque pour les salariés. Si l’on rentre un peu plus dans le détail, il est même estimé que la chaleur peut être létale à l’Homme si sa température interne atteint les 43-45°C. Mais, avant d’en arriver à cette situation extrême, votre corps aura déjà subi des lésions cérébrales.
Les effets les plus connus :
- Les crampes : elles affectent principalement les muscles fléchisseurs des doigts mais peuvent s’étendre à l’ensemble des muscles du corps
- La déshydratation : elle peut atteindre 5 à 6% de la masse corporelle et peut diminuer la durée de l’effort de 50%
- La brûlure : elle apparaît par contact avec une surface chaude exposée au soleil ou à un flux d’air chaud
- Le coup de chaleur : il survient au-delà de 41°C, il se manifeste par l’apparition d’une tachycardie, dyspnée, convulsions, état de choc, nausée, fatigue…
- Et aussi, la transpiration importante, les maux de tête, les vomissements, les saignements de nez, etc.
Et ça ne s’arrête pas là, la chaleur entraîne des modifications des fonctions psychosensorimotrices impliquées dans l’exécution des tâches ce qui a pour conséquences :
- L’augmentation du nombre d’erreurs d’inattention commises au poste dues à des prises d’informations moins efficaces
- L’augmentation du temps de réponse sensorimoteur et donc, du temps de réaction
- La baisse de vigilance
- La réduction du champ visuel.
Pour éviter ces situations dangereuses, il existe néanmoins des moyens de prévention :
- Matériels : mise à disposition de boissons à tous les opérateurs travaillant dans une ambiance chaude (arrêté du 11 Août 1961), de vêtements thermorégulateurs permettant d’évacuer la transpiration et/ou d’équipements de protection contre les brûlures
- Environnementaux : mise en place de climatisations et/ou de ventilations ainsi que d’écrans anti-rayonnements
- Organisationnels : augmentation du nombre de pauses, aménagement des horaires de travail, limitation des tâches physiques, etc.
En conclusion, nous espérons que cet article sensibilisera davantage les personnes amenées à travailler en contact avec des surfaces chaudes (verre, métal, etc.), dans une ambiance humide ou en extérieur, afin d’empêcher que des accidents ne surviennent. Malheureusement, on oublie parfois que le corps à des limites que nous ne pouvons contrôler.
*Ergonomie et prévention des risques professionnels, Tome 1 : L’environnement physique du travail et ses contraintes