Travail à la chaleur

Le travail à la chaleur est évoqué à chaque début de période estivale. Pour autant il n’existe pas de réglementation définissant strictement celui-ci. Néanmoins l’article R. 4534-142-1.38 précise que les employeurs du secteur du BTP sont tenus de mettre à disposition des travailleurs au moins 3 litres d’eau, par jour et par travailleur. Les employeurs ont toutefois un devoir de protection de leurs salariés. Il est parfois difficile de juger pour les entreprises si elles sont concernées ou non par cette contrainte, et quelles mesures de prévention doivent-elles mettre en place.

 

Tout d’abord l’INRS considère que certains métiers ou environnements de travail sont davantage sujet au travail à la chaleur, tels que les salariés travaillant à proximité de matière en fusion (comme le verre ou métal), de matériaux à haute température (paroi d’un four ou proximité d’un creuset) ou de conditions thermiques dégradées (comme la chaleur combinée à l’humidité). Le type d’activité est également pris en compte : une activité sédentaire sera considérée comme du travail sous contrainte thermique dès lors que l’environnement de travail attendra 30°C (travail de bureau ou routier), et dès 28°C pour les activités physiques (maçonnerie ou couvreur).

 

Les effets du travail à la chaleur

Dans l’ED6371, l’INRS met en évidence qu’une exposition prolongée à la chaleur peut avoir différent impacts sur les travailleurs. Les symptômes les plus courants sont la fatigue, la sudation abondante, les nausées, les vertiges, les crampes etc. Ils doivent être des signaux d’alertes. Ils sont les prémices d’affection plus graves, comme la déshydratation, le coup de chaleur qui peuvent être mortel dans 15 à 25 % des cas.

La température corporelle est maintenue à 37°C par le phénomène de thermorégulation peu importe l’environnement dans lequel il évolue, afin de fournir l’énergie nécessaire aux activités physique. La thermorégulation, lorsque le corps est exposé au chaud, se fait par une vasodilatation. C’est un phénomène d’augmentation du diamètre des vaisseaux, afin d’augmenter le débit sanguin et donc provoquer une dilatation du système vasculaire, dans le but d’évacuer la chaleur par les pores. Le corps possède un système d’acclimatation qui lui permet une meilleure résistance à la chaleur sous une exposition prolongée. L’acclimatement est en moyenne de 8 à 12 jours.

En raison de la potentielle gravité, il est important de sensibiliser vos salariés aux symptômes du coup de chaleur et de la déshydratation.

Le coup de chaleur présente des signes tels que :

  • L’hyperthermie : température interne supérieure à 39°C
  • La tachycardie : pouls rapide
  • La respiration : respiration rapide, sensation de suffocation
  • Les maux de tête
  • Les nausées, vomissements
  • La peau : la peau sèche, rouge et chaude ainsi que l’absence de transpiration
  • Des symptômes neurosensoriels : confusion, comportement étrange, délire, voire convulsions, allant parfois jusqu’à la perte de connaissance.

Schéma avec les signes d'un coup de chaleur.

De plus le travail à la chaleur provoque une augmentation des accidents de travail car, comme vue précédemment, plusieurs facultés de l’homme sont altérées :

La transpiration rend la préhension d’un outil / objet plus difficile avec les mains moites et peut aussi gêner la vue.
La faculté cognitive est également altérée il y a une augmentation des temps de réaction, des erreurs ou oublies.

Dès lors que le travail inclue des activités manuelles, qui plus est avec des contraintes de travail en hauteur et / ou un travail de précision les risques d’accident du travail augmentent de façon alarmante.

 

Bouteille en carton d'eau.

La prévention de l’employeur…

De ce fait l’employeur doit prendre les mesures de prévention nécessaires afin d’inclure les dangers liés à la chaleur dans sa démarche d’évaluation des risques. Il sera nécessaire que l’entreprise prenne en compte les différents paramètres suivants afin d’évaluer au mieux la gravité du risque :

  • L’activité : en intérieur ou extérieur
  • La chaleur est-elle liée à la température extérieure ou à un procédé de travail ?
  • L’environnement : présence de rayonnement, humidité de l’air ainsi que vitesse de l’air
  • La difficulté de la tâche à effectuer
  • L’organisation du travail

Par exemple si les salariés doivent monter les escaliers (la moyenne étant de 12 marches) en portant une charge de 25 kg, auquel nous devront ajouter le coefficient correcteur de la contrainte thermique. Si les salariés effectuent cette tâche 20 fois par jour, l’impact de l’activité sera plus important que s’ils l’effectuaient 1 seule fois. Dans cet exemple, le risque sera dû à la répétition de la tâche qui est un facteur sur lequel il est possible d’agir.

L’approche ergonomique aura une démarche globale qui prendra en compte l’activité physique, visant la mise en place de solutions techniques, humaines et organisationnelles. Concernant l’activité physique, la norme ISO 8996 permet d’encadrer la charge physique afin d’évaluer au plus près les risques.

 

Classification à 4 niveaux de la charge physique, avec exemples.

 

… mais surtout l’information des salariés

Pour conclure, la formation et la sensibilisation de vos équipes est primordiale, car elle permettra à vos équipes de se protéger et de protéger aussi les autres salariés. Il est donc important que chacun soit capable d’identifier les différents symptômes et soit en mesure de savoir quels comportements adopter afin de limiter les risques.

De plus, le document unique a pour objectif d’évaluer les risques auxquels les salariés peuvent être exposés, de façon régulière ou occasionnelle. Les risques thermiques doivent y figurer, ainsi que la mise en œuvre d’un plan d’actions prévoyant des mesures préventives et correctives.

Bâtiment en construction.

N’hésitez pas à consulter nos dernières ressources et nos réseaux sociaux LinkedIn, Facebook, YouTube.